Contexte et enjeux de la situation économique du Cameroun
Stratégie nationale de développement 2021-2030 : un modèle de développement économique centré sur l’industrialisation et la compétitivité des TPE, PE et ME à travers 4 piliers : Transformation structurelle de l’économie ; Développement du capital humain ; Promotion de l’emploi et insertion économique ; Gouvernance et gestion stratégique de l’Etat.
Faible niveau des recettes budgétaires face aux besoins de financement des infrastructures de production et de compétitivité permettant de soutenir le
développement durable des TPE, PE et ME : budget équilibré en recettes et dépenses à FCFA 4865,2 milliards, en hausse de FCFA 400 milliards par rapport à 2020. Budget d’investissement = FCFA 1 352 milliards / budget de fonctionnement = FCFA 3 318 milliards / Recettes budgétaires nettes = FCFA 3 429,7 milliards / Dépenses budgétaires nettes = FCFA 4 091 milliards / Déficit budgétaire = 681,7 milliards, soit – 2,9% du PIB
Propension croissante à l’endettement extérieur au détriment du renforcement des recettes fiscales à travers les TPE, PE et PME.
En 2021, FCFA 982 milliards, soit 30% du budget de fonctionnement de l’Etat, sont affectés au service de la dette, à due concurrence (FCFA 491 milliards) entre dette intérieure et dette extérieure / Ressources de financement = FCFA 1 481,9 milliards, dont FCFA 1 155,4 milliards de dettes, constituées de FCFA 703,4 milliards de prêts projets ; FCFA 350 milliards d’émission de titres publics et FCFA 102 milliards de financement bancaire. Appuis budgétaires de FCFA 260 milliards et des financements exceptionnels (allègement dette G20) de FCFA 66,5 milliards.
Au 31 décembre 2020, l’encours de la dette publique du Cameroun s’élève à 9700 milliards de FCFA soit 43,6% du PIB (FCFA 22 247,7 milliards).
Difficulté du Cameroun à faire sauter le verrou de la contrepartie extérieure qui entraine un déficit structurel de la balance commerciale et de la balance de paiement, obligeant l’Etat à faire le choix de l’endettement au détriment d’une amélioration continue des recettes fiscales.
En 2020, le déficit de la balance commerciale se situe à 1 375,3 milliards de FCFA, enregistrant ainsi une amélioration de 88,8 milliards de F CFA (-6,1%) par rapport à l’année2019.
Hors pétrole, le déficit de la balance commerciale se chiffre à 2 015,6 milliards de FCFA soit une diminution de 228,2 milliards de FCFA (-10,2%) par rapport à l’année 2019.
IMPORTATIONS
Les dépenses d’importations du Cameroun en 2020 se chiffrent à 3 178,4 milliards de FCFA, en baisse de 17,6% par rapport à l’année 2019.
Cette évolution des dépenses d’importations résulte principalement de la baisse des achats de carburants et lubrifiants (-27,0%), des céréales (-20,3%) dont le riz (-31,0%), du clinker (23,0%) et des véhicules et tracteurs (-20,1%)
En 2020, cinq produits représentent plus de 35,5% des recettes totales d’importations : les carburants et lubrifiants (16,7%) , dont les importations se sont amplifiées sous l’effet de l’arrêt du raffinage à la SONARA causé par l’incendie intervenu en mai 2019; les machines et appareils mécaniques ou électriques (5,0%) ; les céréales (9,5%) dont le riz (5,0%) et le froment de blé et méteil (4,4%); les poissons de mer congelés (4,3%) et les véhicules automobiles et tracteurs (5,0%)
EXPORTATIONS
En 2020, les recettes d’exportations du Cameroun se chiffrent à 1 803,1 milliards deFCFA, en diminution de 589,7 milliards de FCFA, soit -24,6% par rapport à l’année2019.
Cette tendance baissière résulte essentiellement de la mévente des exportations deshuiles de pétrole brut et du gaz naturel liquéfié qui enregistrent des baisses respectivesen valeur de 35,9% et 29,9%. Les quantités exportées de ces produits enregistrent desbaisses respectives de 2,5% et 0,9% par rapport à l’année 2019.
Les exportations demeurent très peu diversifiées et sont constituées principalement deproduits primaires ou à valeur ajoutée limitée.
Les six principaux produits contribuent à hauteur de 78,6% aux recettes d’exportationsenregistrées au cours de l’année 2020. Il s’agit des huiles brutes de pétrole (35,5%), ducacao brut en fèves (13,7%), du gaz naturel liquéfié (10,2%), des bois sciés (8,8%), ducoton brut (6,3%), des bois bruts en grume (4,2%) et des bois sciés (8,8%)
Secteur informel : Ménages ou Entreprises ?
La 15ème Conférence Internationale des Statisticiens du Travail (CIST) de 1993 a permis de définir le secteur informel « comme un ensemble d’unités produisant des biens et des services en vue principalement de créer des emplois et des revenus pour les personnes concernées.
Ces unités, ayant un faible niveau d’organisation, opèrent à petite échelle et de manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le travail et le capital en tant que facteurs de production. Les relations de travail, lorsqu’elles existent, sont surtout fondées sur l’emploi occasionnel, les relations de parenté ou les relations personnelles et sociales plutôt que sur des accords contractuels comportant des garanties en bonne et due forme » [BIT, 1993]
La Conférence a également proposé une définition statistique-opérationnelle : le secteur informel est considéré comme un ensemble d’unités de production qui constituent un élément, au sein du Système de Comptabilité Nationale (SCN), du secteur institutionnel des ménages en tant qu’entreprises individuelles.
En décidant d’assimiler les unités de production informelles aux ménages, la Conférence Internationale des Statisticiens du Travail a mécaniquement amputé les économies africaines de la partie la plus consistante de leur tissu économique, simplement parce qu’elle ne disposait pas d’outils permettant de valoriser de façon distinctive les activités de ces entités
Ces deux approches du secteur informel sont fondées sur des théories économiques classiques (Adam Smith et David Ricardo) qui avaient pour contexte la révolution industrielle 19ème siècle, qui avait fait basculer une société à dominante agraire et artisanale vers une société commerciale et industrielle.
Selon Adam Smith, la croissance trouve son origine dans la division du travail, qui va de pair avec la mécanisation des tâches, et donc l’industrialisation. La croissance mesure l’augmentation de la richesse d’un pays. Elle correspond au taux de variation de la richesse d’un pays, mesuré par le produit intérieur brut (PIB) ou le produit national brut (PNB). La recherche de la croissance est donc une recherche des moyens d’augmenter la production
Selon David Ricardo, l’augmentation de la production réside dans l’accroissement de la population et dans l’augmentation des connaissances pratiques et de l’efficacité des machines. Ricardo cherche à analyser la croissance à travers la répartition des revenus entre les trois classes sociales. Le salaire est le revenu de l’ouvrier, le profit est le revenu du capitaliste et la rente est le revenu du propriétaire foncier.
Dans le même temps, la hausse des prix a un effet sur la hausse des salaires. Par conséquent, la hausse des prix est neutre pour les salariés. La hausse des salaires ne peut se faire qu’au détriment des profits. Dans ces conditions, les entreprises n’ont plus intérêt à augmenter leur production et la croissance est alors bloquée. C’est ce que Ricardo appelle « l’état stationnaire ».
Le ménage est défini en économie comme l’ensemble des occupants d’un même logement, considéré comme la résidence principale, sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté. Les ménages représentent des agents économiques qui ont fonctions principales la consommation et l’épargne.
L’entreprise quant à elle est définie comme une unité économique, juridiquement autonome dont la fonction principale est de produire des biens ou des services pour le marché.
L’acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière (AUDC) du 26 janvier 2017 a substitué la notion d’entité à celle d’entreprise.
Une entité est définie comme un ensemble organisé d’une ou plusieurs personnes physiques ou morales et d’éléments corporels ou incorporels permettant l’exercice d’une activité économique qui poursuit un objectif propre
Par « entité », le droit comptable regroupe les acteurs suivants inclus dans son champ d’application : les entreprises, les sociétés, les groupes, les groupements d’intérêt économique, les compagnies, les associations, les coopératives, les projets de développement et tous autres acteurs qui exercent une activité économique.
L’activité économique ici s’entend de toute activité civile ou commerciale, produisant des biens ou des services marchands ou non marchands exercée dans un but lucratif ou non.
La substitution de la notion d’« entité » à celle d’« entreprise » corrige l’insuffisante appréhension du tissu productif réel des pays africains. Elle consacre en effet des outils d’insertion du « secteur informel » dans le secteur institutionnel des entreprises du SCN, en élargissant le cercle des débiteurs de l’obligation de tenir une comptabilité générale.
Les conséquences statistiques de la réinsertion du secteur informel dans le secteur institutionnel des entreprises sont incommensurables, du point de vue de la comptabilité nationale.
L’analyse de la répartition actuelle de la population active entre secteurs formel et informel, permet une première estimation objective du potentiel économique et financier que couve le secteur informel.
La population active du Cameroun est estimée en 2020 à 11 484 246, selon la Banque Mondiale, pour un total de 27 744 989.
Compte tenu du profil des acteurs du secteur informel, les Institutions financières y trouveront un réservoir inépuisable de clients captifs dans tous les segments (particuliers, entreprises, associations, administrations publiques et privées, etc.)
Enjeux du secteur informe
En adaptant les théories d’Adam Smith et de David Ricardo au contexte africain, et notamment au secteur informel, on observe que la différence fondamentale du modèle économique et social africain réside en ce que les capitaux, source de revenus, les moyens de production et d’échange appartiennent à ceux qui les mettent en œuvre par leur propre travail. Ce qui est totalement contraire au modèle économique dominant dans le reste du monde et incarné par le capitalisme.
L’enjeu majeur pour les Institutions financières consiste précisément à bien
appréhender la dimension socioculturelle qui conditionne les choix économiques et financiers des acteurs du secteur informel, de façon à leur offrir une palette exhaustive et complémentaire de services financiers et non-financiers, pour assurer le développement progressif de leur épargne et de leurs activités
L’observation du fonctionnement des unités de production informelles a révélé que, sous l’effet de l’exode rurale, le modèle économique des sociétés traditionnelles a été transposé dans les zones urbaines.
Ce modèle repose sur trois piliers essentiels : la mobilisation rotative des
facteurs de production par des mécanismes de solidarité (apports en ressources humaines, matérielles et financières), au détriment de l’endettement formel ; le caractère artisanal des activités menées et la culture orale de la gestion des unités de production ; l’aversion à toute sorte de formalisme, qu’il soit légal, réglementaire, administratif, comptable, fiscal, social, financier, etc.
Cependant, la pression démographique contraint toutes les parties prenantes à rechercher des solutions permettant de relever la qualité et la quantité de la production, pour faire face aux besoins des populations.
Cadre réglementaire et exigences de performance : quelles solutions ?
Dans un contexte socioéconomique en perpétuelle transformation, le défi de la performance s’impose à toutes les parties prenantes : Administrations publiques et privées, Banque Centrale et Organismes de contrôle (COBAC et COSUMAF), Marché bancaire, Marché financier, Opérateurs économiques, Ménages, etc.
L’objectif commun de toutes ces parties prenantes, face à la contrainte des ressources financières limitées, est de transformer structurellement les unités de production informelles en un véritable levier de croissance économique, pourvoyeur d’emplois décents pour 91,17% de la population active.
La nature spécifique des besoins financiers et non-financiers des UPI (micro-épargne, micro-crédit, gestion collective et individuelle de la clientèle, financement collectif, éducation financière, accompagnement non-financier, etc.) appelle un encadrement réglementaire et opérationnel très élaboré et en adéquation avec les technologies de l’information et de la communication ;
Un tel cadre garantirait la mesure, la gestion et la maîtrise des risques à tous les niveaux, grâce à : un environnement réglementaire accessible et incitatif ; (ii) l’existence et la diffusion d’outils de gestion axés sur la performance de toutes les parties prenantes ; un paradigme institutionnel centré sur l’accompagnement et l’amélioration continue des performances des Institutions financières et des UPI
On ne peut donc pas évoquer la performance des Institutions financières sans s’assurer de celle des UPI, tout en distinguant les différents segments de la clientèle des Entreprises, que nous répartissons ici en trois catégories : Publiques, Contrôlées et Communautaires.
Les entreprises publiques sont celles dans lesquelles la propriété est entre les mains de l’Etat, les fonctions de décision et de contrôle sont séparées, des pressions communautaires sont possibles (clientélisme politique), des problèmes d’agence peuvent exister entre les dirigeants et l’Etat.
Sur le plan opérationnel, les entreprises et établissements publics emploient en moyenne quarante mille (40 000) personnes et ont généré un chiffre d’affaires en 2018 de FCFA 1 223 milliards, soit une augmentation d’environ 11% entre 2016 et 2017 et de 0,5% entre 2017 et 2018. Le secteur des hydrocarbures contribue à 53% à ce chiffre d’affaires global. Il est suivi avec un écart important par les secteurs Agriculture/Elevage/Agro-industrie ; Industrie et Commerce ; Etablissements Financiers, Transports Maritime, Poste et Télécommunication dont les chiffres d’affaires combinés par secteur sont supérieurs à FCFA 100 milliards (source : Rapport CTR 2018)
Les entreprises « contrôlées » sont celles dans lesquelles : la propriété est concentrée dans les mains d’un actionnaire majoritaire, d’un groupe, ou d’une autre entreprise (filiales), les fonctions entrepreneuriales, décision et contrôle, sont séparées, l’impact de la communauté est atténué par les mécanismes de contrôle, des conflits d’intérêts sont possibles entre les dirigeants et les propriétaires.
Sur le plan stratégique, les entreprises contrôlées (grandes et moyennes) représentent respectivement 0,2% et 1,2% du nombre total d’entreprises formelles (Source : INS/RGE-2), soit 307 grandes entreprises et 2 439 moyennes entreprises ; et elles opèrent de façon plus importante dans les secteurs secondaire (Industries extractive, agroalimentaire et manufacturière, eau, électricité, gaz, BTP) et tertiaire (Commerce, Information et Télécommunications, Banques, Transport, Hébergement et restauration, Autres Services) et interviennent faiblement dans le secteur primaire (Agriculture, Sylviculture et Exploitation forestière).
Sur le plan opérationnel, les statistiques disponibles (INS/RGE-2) montrent qu’en 2015, les entreprises contrôlées ont réalisé 76,2% du chiffre d’affaires, soit FCFA 10 170 Milliards sur un total de FCFA 13 347 milliards, dont 66% pour les grandes entreprises, soit FCFA 8 809 Milliards et 10,2% pour les moyennes entreprises, soit FCFA 1 361 milliards. Cette catégorie d’entreprises représente pour l’Etat la principale source de recettes fiscales, avec une contribution de 53,7% des entreprises du secteur secondaire, 45,4% du secteur tertiaire et 0,9% du secteur primaire (Rapport annuel 2018 DGI).
S’agissant des emplois, les entreprises contrôlées occupent moins de 30% des employés du secteur privé, soit 200 000 environ sur un total de 666 364 personnes enregistrées en 2015. Comparé à la population active estimée à 10 098 411 au cours de la même période, le nombre d’employés des entreprises contrôlées apparaît presqu’insignifiant, malgré leur contribution fiscale très remarquable.
Les entreprises « communautaires »
Les entreprises dites « communautaires » sont celles dans lesquelles : la propriété est concentrée dans les mains du dirigeant propriétaire ou actionnaire majoritaire, les fonctions de décision et de contrôle ne sont pas séparées, l’impact de la communauté est très fort, des conflits d’intérêts « claniques » sont possibles.
Sur le plan stratégique, les entreprises communautaires regroupent aussi bien les unités de production formelles que celles informelles. Les premières exercent à plus de 84% dans le secteur tertiaire, soit plus de 53% spécifiquement dans le commerce. 15,6% œuvrent dans le secteur secondaire et à peine 0,2% dans le secteur primaire. Il importe de rappeler à ce niveau que globalement, le secteur tertiaire emploie près de 500 000 personnes, soit 74,3% des emplois. Il est suivi par le secteur secondaire avec 20% des emplois et le secteur primaire avec 5,7%.
Sur le plan opérationnel, les parts de chiffre d’affaires des entreprises communautaires formelles ne représentent que 23,8% du total, soit FCFA 3 177 Milliards, dont FCFA 1 543 milliards pour les PE (11,56%) et FCFA 1 634 milliards pour les TPE (12,24%).
Les entreprises communautaires formelles emploient pourtant plus de 70% du personnel du secteur privé, soit plus de 466 000 personnes suivant les
statistiques de 2015. Ce qui permet de déduire que plus de 9 millions de personnes exercent dans des entités informelles ou en bénéficient de façon
indirecte, en tenant compte des emplois officiels au niveau des secteurs publics
Ces trois catégories d’unités de production sont réparties en quatre segments d’entreprises, suivant la classification de la loi n° 2015/010 du 16 juillet 2015 modifiant et complétant certaines dispositions de la Loi n° 2010/001 du 13 avril 2010 portant promotion des PME.
Très Petite Entreprise (TPE) : 5 employés au plus et chiffre d’affaires inférieur à 15 millions de FCFA ;
Petite Entreprise (PE) : entre 6 et 20 employés et chiffre d’affaires compris entre 15 et 250 millions de FCFA ;
Moyenne Entreprise (ME) : entre 21 et 100 employés et chiffre d’affaires supérieur à 250 millions et inférieur ou égal à 3 milliards de FCFA ;
Grande Entreprise (GE) : Plus de 100 employés et chiffre d’affaires supérieur 3milliards de FCFA
Chaînes de valeur et secteur informel : perspectives pour le marché bancaire
Financement bancaire de l’économie : Crédit bancaire/PIB < 20% au lieu de 60%. Le volume global de crédit bancaire à l’économie était estimé en 2019 à FCFA 4175 Milliards, dont FCFA 3 525 Milliards venant des établissements de crédit, FCFA 150 Milliards venant des établissements financiers et FCFA 500 Milliards venant des établissements de microfinance
En se référant au PIB de 2019, soit FCFA 22 247,71 milliards, le gap de crédit bancaire à l’économie, pour atteindre le cap de l’émergence, se situerait à FCFA 9173,8 milliards.
Eu égard aux défis à relever concernant le financement soutenu de l’économie, comment parvenir, dans le contexte socioculturel du Cameroun, à faire adopter la culture d’entreprise, d’épargne et du crédit aux acteurs du secteur informel, caractérisés par une propension forte à garder le contrôle absolu de leurs unités de production, malgré une surface financière extrêmement étroite ?
Quelques éléments de réponse à cette question permettent d’identifier :
- L’éducation financière de masse ciblant les ménages et les entreprises ;
- La vulgarisation de l’usage de la comptabilité générale au sein des PME ;
- L’assistance technique et financière et le suivi-évaluation ;
- Le financement des chaînes de valeur ;
En cela, l’expérience des entreprises contrôlées en matière de mobilisation des crédits peut être instructive, mais ne saurait constituer le cadre de référence. Par conséquent les Institutions financières doivent innover et s’adapter aux besoins effectifs des acteurs du secteur informel.
Entreprises contrôlées
Sur le plan financier, les entreprises contrôlées représentent la catégorie la plus performante et la plus efficace en matière de production de revenus et de contributions fiscales. Elles offrent par conséquent plus de facilités pour le développement des investissements par le financement bancaire, boursier ou étranger.
A titre d’illustration, les parts de crédit en valeurs relatives des entreprises
contrôlées (GE et ME) sont estimées à 65,27% en 2019, soit FCFA 2 301 Milliards, sur un volume global de crédit bancaire à l’économie estimé à FCFA 4 175 Milliards, dont FCFA 3 525 Milliards venant des établissements de crédit, FCFA 150 Milliards venant des établissements financiers et FCFA 500 Milliards venant des établissements de microfinance.
Entreprises communautaires
Sur le plan financier, les entreprises communautaires présentent un faible attrait tant pour l’administration que pour les institutions financières. Du point de vue fiscal, leur contribution reste marginale par rapport à celle des entreprises contrôlées. Plus de 60% d’entreprises sont assujetties à l’impôt libératoire et plus de 22% ne déclarent pas régulièrement leurs activités.
S’agissant des financements, les PE et TPE bénéficient à peine de 5,30% des crédits accordés par le marché bancaire, soit FCFA 187 Milliards sur la période 2019.
Le secteur identifié comme le plus efficace à apporter une solution globale aux problèmes structurels évoqués en première partie est celui de l’industrie manufacturière pour la production des biens d’usage courant qui capture le pouvoir d’achat et l’empêche de sortir pour déstabiliser le système.
Ce secteur couvre un éventail de biens très diversifiés tels que : les sacs scolaires, les brosses à dents, les sacs scolaires, les babouches l’habillement, les assiettes, les verres, les fourchettes, les marmites, les réchauds, les cuisinières, les livres, les meubles, les interrupteurs, les jouets, l’outillage…
Au Cameroun, le modèle industriel qui semble adapté est celui de la répartition du travail entre les TPE, PE et ME dans le cadre de chaînes de valeur intégrées bénéficiant d’un soutien transversal sur les plans des : services d’appui, logistique, financier et technique.
En complément du secteur de l’industrie manufacturière, les TPE et PE des secteurs suivants ont également été identifiées comme pouvant faire l’objet de financement à travers les chaînes de valeur : Bâtiments et Travaux publics, Céréales de base (blé, maïs, riz, mil, sorgho, haricots, soja) ; Pisciculture ; Palmier à huile ; Horticulture ; Aviculture Coton-textile-cuir ; Transformation bois ; Énergies alternatives ; Économie numérique ; Économie créative.
L’objectif recherché à travers toutes ces filières, au-delà des emplois et de la croissance, est également d’améliorer la position extérieure du Cameroun en le positionnant à un niveau relevé de la chaîne de valeur mondiale, car le positionnement du pays à l’extrémité des filières l’expose aux fluctuations des cours et aux cycles économiques mondiaux.